Jour 1 : Cortina d’Ampezzo, la perle des Dolomites et ses trésors environnants

Commencer votre périple par Cortina d’Ampezzo s’impose comme une évidence. Cette élégante station de montagne, qui a accueilli les Jeux olympiques d’hiver de 1956, conserve un charme aristocratique indéniable. Le Corso Italia, artère principale de la ville, invite à une promenade matinale où les boutiques chics côtoient les cafés traditionnels. J’y ai savouré un cappuccino exquis tout en observant le ballet des locaux et des visiteurs sous le regard bienveillant des montagnes environnantes.

La basilique Santi Filippo e Giacomo, avec son clocher caractéristique, mérite un détour avant de poursuivre votre journée. L’intérieur, sobre mais élégant, offre un moment de quiétude bienvenu avant l’aventure qui vous attend. En sortant, prenez le temps d’admirer le panorama montagneux qui entoure la ville comme un écrin naturel.

Le lac de Misurina, miroir naturel des Dolomites

À une vingtaine de kilomètres de Cortina, le lac de Misurina vous attend pour la suite de cette première journée. Surnommé “la perle des Dolomites” pour ses eaux d’un bleu profond qui reflètent parfaitement les sommets environnants, ce joyau naturel situé à 1756 mètres d’altitude possède également des propriétés thérapeutiques reconnues pour les affections respiratoires. La route sinueuse qui y mène constitue déjà une attraction en soi, offrant des points de vue spectaculaires à chaque virage.

Lors de ma visite, j’ai pris le temps de faire le tour du lac à pied, une promenade d’environ une heure qui permet d’apprécier ses différentes perspectives. Les reflets changeants sur l’eau créent un spectacle hypnotique où les nuances de bleu dansent avec les silhouettes des montagnes. Quelques restaurants bordent le lac, proposant des spécialités locales que vous pourrez déguster en terrasse face à ce panorama exceptionnel.

Les Tre Cime di Lavaredo, icônes minérales incontournables

L’après-midi sera consacré à l’une des formations rocheuses les plus emblématiques des Dolomites : les Tre Cime di Lavaredo. Ces trois pics majestueux constituent un symbole photographié sous tous les angles par des générations de visiteurs ébahis. Pour les approcher au plus près, une randonnée modérée vous attend au départ du refuge Auronzo, accessible en voiture par une route à péage.

Le sentier circulaire autour des Tre Cime est particulièrement bien aménagé et ne présente pas de difficulté technique majeure. Comptez environ 3 à 4 heures pour boucler cette boucle de 10 kilomètres qui vous offrira des perspectives variées sur ces colosses de pierre. J’ai personnellement préféré parcourir l’itinéraire dans le sens des aiguilles d’une montre, ce qui permet de garder la surprise du panorama le plus spectaculaire pour la fin.

Le contraste saisissant entre la douceur des prairies alpines et la verticalité brutale des parois rocheuses crée une tension visuelle fascinante. Au fur et à mesure de votre progression, les trois pics révèlent leurs différentes facettes, se dévoilant tantôt comme une forteresse imprenable, tantôt comme une cathédrale naturelle façonnée par les éléments.

Pour terminer cette journée intense, rien de tel qu’un dîner traditionnel dans l’un des restaurants de Cortina. La cuisine locale mêle influences italiennes et tyroliennes avec des plats comme les canederli (boulettes de pain au speck) ou les pizzoccheri (pâtes de sarrasin aux légumes et fromage). Un verre de vin rouge de la région du Trentin-Haut-Adige accompagnera parfaitement ces saveurs montagnardes avant une nuit réparatrice dans l’un des hôtels confortables de la station.

 

 

Jour 2 : Val Gardena et Alpe di Siusi, immersion dans le cœur verdoyant des Dolomites

Le deuxième jour de votre périple vous conduira vers la magnifique vallée de Val Gardena, un écrin naturel où la culture ladine (minorité linguistique des Dolomites) se perpétue avec fierté. Quittez Cortina d’Ampezzo tôt le matin pour profiter pleinement de cette journée qui promet d’être riche en découvertes et en émotions visuelles.

Le trajet d’environ 1h30 jusqu’à Val Gardena constitue déjà une expérience en soi. La route serpente entre les massifs, offrant des panoramas constamment renouvelés. N’hésitez pas à faire quelques arrêts aux belvédères aménagés pour immortaliser ces paysages grandioses. Lors de mon passage, une brume matinale enveloppait les vallées, créant une atmosphère presque mystique où les sommets semblaient flotter sur un océan de nuages.

Ortisei, capitale culturelle du Val Gardena

Votre première étape dans cette vallée sera Ortisei (Sankt Ulrich en allemand), principale localité du Val Gardena. Cette charmante bourgade montagnarde allie avec élégance tradition et modernité. Son centre piéton invite à la flânerie entre ses boutiques d’artisanat local, particulièrement réputées pour leurs sculptures sur bois, un art ancestral de la région.

Le Musée Val Gardena, situé dans une ancienne villa patricienne, constitue une halte culturelle enrichissante pour comprendre l’histoire et les traditions de cette vallée. Les collections d’art sacré, de costumes traditionnels et d’objets ethnographiques racontent l’évolution de cette communauté montagnarde au fil des siècles.

Pour le déjeuner, les options ne manquent pas dans le centre d’Ortisei. J’ai particulièrement apprécié la terrasse du restaurant Cascade, où la cuisine locale revisite avec finesse les recettes traditionnelles. Leur interprétation des schlutzkrapfen, raviolis typiques du Tyrol du Sud farcis aux épinards et au fromage, reste un souvenir gustatif mémorable.

L’Alpe di Siusi, le plus grand plateau alpin d’Europe

L’après-midi sera consacrée à l’exploration de l’Alpe di Siusi (Seiser Alm en allemand), véritable joyau naturel des Dolomites. Ce plateau alpin, le plus vaste d’Europe avec ses 56 km², s’étend à une altitude moyenne de 2000 mètres. Pour y accéder, empruntez le téléphérique panoramique depuis Ortisei, une ascension vertigineuse qui vous transporte en quelques minutes dans un univers pastoral préservé.

Le contraste est saisissant entre les falaises abruptes qui bordent le plateau et la douceur de ses prairies ondulantes. Ce paysage bucolique, ponctué de chalets d’alpage traditionnels où l’on fabrique encore des fromages artisanaux, semble tout droit sorti d’un conte de fées. En toile de fond, le massif imposant du Sassolungo (Langkofel) et les pics dentelés du groupe du Sassopiatto créent un décor grandiose qui semble irréel.

Plusieurs sentiers balisés permettent d’explorer cette immensité verte à votre rythme. J’ai opté pour l’itinéraire panoramique qui mène au refuge Molignon, offrant une vue imprenable sur l’ensemble du plateau et les sommets environnants. La marche est facile, accessible à tous les niveaux, et peut être adaptée en fonction de votre condition physique et du temps disponible.

Au printemps et en été, l’Alpe di Siusi se transforme en un immense tapis de fleurs alpines multicolores. Les botanistes amateurs seront comblés par la diversité des espèces qui s’épanouissent dans cet environnement préservé. Les edelweiss, gentianes et lys martagon comptent parmi les trésors naturels que vous pourrez observer au détour des sentiers.

En fin d’après-midi, redescendez vers Ortisei ou poursuivez jusqu’à Selva di Val Gardena pour votre hébergement. Cette dernière, plus intime, offre un cadre particulièrement authentique au pied des falaises. J’y ai découvert des pensions familiales d’un charme fou, où l’hospitalité locale se manifeste dans chaque détail, de la décoration traditionnelle aux petits déjeuners copieux à base de produits locaux.

Pour le dîner, laissez-vous tenter par un repas dans une stube, ces salles à manger traditionnelles aux boiseries chaudes et accueillantes. Le restaurant Nives à Selva propose une interprétation raffinée de la cuisine montagnarde, où les produits du terroir sont sublimés avec créativité. Leur goulash de cerf accompagné de spätzle maison reste gravé dans ma mémoire gustative.

 

 

Jour 3 : La vallée de Fassa et la majestueuse Marmolada

Le dernier jour de votre périple dans les Dolomites vous conduira vers des paysages tout aussi époustouflants mais différents. La vallée de Fassa et le massif de la Marmolada représentent l’apothéose de ce voyage, avec des panoramas à couper le souffle et des expériences uniques. Quittez Val Gardena après un petit déjeuner substantiel pour prendre la route vers cette nouvelle région, distante d’environ 45 minutes.

La vallée de Fassa (Val di Fassa) constitue l’une des vallées les plus pittoresques des Dolomites. Parsemée de villages authentiques aux maisons colorées et aux clochers pointus, elle offre un cadre idyllique où la nature et la culture locale s’entremêlent harmonieusement. Canazei, principale localité de la vallée, mérite un arrêt pour flâner dans ses ruelles animées et peut-être acheter quelques souvenirs artisanaux.

La Marmolada, reine des Dolomites

L’attraction principale de cette journée sera sans conteste l’ascension de la Marmolada, point culminant des Dolomites avec ses 3343 mètres d’altitude. Surnommée la “Reine des Dolomites”, cette montagne majestueuse abrite le dernier glacier significatif de ce massif, témoignage fragile d’une époque révolue menacée par le réchauffement climatique. Pour accéder à ce sommet mythique, rendez-vous à Malga Ciapela où un système de télécabines en trois tronçons vous transportera jusqu’à Punta Rocca à 3265 mètres.

L’ascension en télécabine constitue déjà une expérience vertigineuse, avec des panoramas qui s’étendent à chaque palier. Arrivé au sommet, un spectacle grandiose vous attend : par temps clair, la vue porte à plus de 100 kilomètres à la ronde, englobant une grande partie des Dolomites mais aussi les Alpes autrichiennes au nord. J’ai eu la chance de bénéficier d’une journée parfaitement dégagée, où l’horizon semblait infini, ponctué uniquement par les silhouettes dentelées des montagnes environnantes.

La terrasse panoramique aménagée au sommet permet de profiter pleinement de ce spectacle à 360 degrés. Prenez le temps de vous imprégner de cette immensité, de ce silence particulier des hautes altitudes seulement troublé par le vent qui siffle entre les rochers. Un petit musée consacré à la Première Guerre mondiale rappelle également que ces paysages idylliques furent le théâtre de combats acharnés, les lignes de front passant précisément sur ces crêtes escarpées.

Pour les plus aventureux, quelques sentiers sécurisés permettent d’explorer les environs immédiats du sommet. Cependant, restez vigilant car à cette altitude, les conditions météorologiques peuvent changer rapidement. J’ai personnellement assisté à un spectacle fascinant lorsqu’un banc de nuages a soudainement envahi la vallée en contrebas, créant l’illusion que nous flottions sur une mer cotonneuse.

Le lac de Carezza, joyau turquoise enchâssé dans la forêt

Pour terminer ce séjour en beauté, dirigez-vous vers le lac de Carezza (Karersee), situé à environ une heure de route de la Marmolada. Ce petit lac alpin, niché à 1534 mètres d’altitude au pied du massif du Latemar, est célèbre pour ses eaux aux couleurs extraordinaires. Les nuances de turquoise, d’émeraude et d’azur se mêlent en un kaléidoscope naturel qui a inspiré artistes et poètes depuis des générations.

Une légende locale raconte qu’un magicien épris d’une nymphe qui vivait dans le lac créa un arc-en-ciel pour la séduire. Quand son stratagème échoua, il brisa l’arc-en-ciel de rage, dont les fragments tombèrent dans les eaux, leur donnant ces teintes irréelles. La réalité scientifique attribue ces couleurs exceptionnelles à la combinaison particulière des minéraux présents dans l’eau et aux jeux de lumière à travers la forêt environnante.

Un sentier facile fait le tour du lac en une vingtaine de minutes, offrant différentes perspectives sur ce joyau naturel et sur le Latemar qui se reflète parfaitement dans ses eaux calmes. J’y ai passé un moment de contemplation pure, fasciné par les variations chromatiques qui évoluaient au gré des nuages passant devant le soleil.

Le site dispose d’une petite aire de pique-nique idéale pour un dernier goûter face à ce spectacle enchanteur avant de reprendre la route vers votre point de départ. Quelques boutiques proposent également des spécialités locales comme le miel de montagne ou les liqueurs aux herbes alpines, souvenirs gustatifs à rapporter de votre périple.

 

 

Comment se déplacer efficacement dans les Dolomites

Explorer les Dolomites en trois jours nécessite des déplacements efficaces entre les différents sites d’intérêt. La location d’une voiture s’impose comme l’option la plus pratique pour maximiser votre temps et accéder aux endroits les plus remarquables sans dépendre des horaires de transports en commun. Les routes sont généralement bien entretenues, mais certaines portions montagneuses peuvent impressionner les conducteurs peu habitués aux dénivelés importants.

Durant mon séjour, j’ai opté pour un véhicule compact qui s’est avéré parfaitement adapté aux routes sinueuses de la région. Les cols de montagne demandent une conduite attentive mais offrent en contrepartie des panoramas à couper le souffle. Certains passages, comme la route des Tre Cime di Lavaredo ou celle menant à l’Alpe di Siusi, sont soumis à un péage, ce qui contribue à leur entretien et à la préservation de ces sites exceptionnels.

Pendant la haute saison estivale, particulièrement en juillet et août, certains parkings aux abords des sites les plus populaires peuvent se remplir rapidement. J’ai adopté la stratégie de démarrer mes journées tôt le matin, ce qui m’a permis non seulement de trouver facilement une place mais aussi de profiter de la lumière matinale, idéale pour la photographie de paysage.

Les alternatives à la voiture pour une expérience plus verte

Si vous préférez limiter votre empreinte écologique ou simplement éviter la conduite en montagne, sachez que certaines zones des Dolomites sont desservies par des réseaux de bus efficaces, particulièrement en haute saison. Les vallées principales comme Val Gardena ou Val di Fassa disposent de services réguliers reliant les différents villages et certains points d’intérêt touristique.

Pour compléter ces trajets en transport en commun, les remontées mécaniques jouent un rôle crucial dans l’accessibilité des sites d’altitude. De nombreuses télécabines et téléphériques fonctionnent toute l’année ou du moins pendant la saison estivale, permettant d’accéder rapidement à des panoramas spectaculaires sans effort physique excessif.

Lors d’un précédent séjour dans la région, j’ai expérimenté cette approche plus écologique en combinant bus locaux et remontées mécaniques. Si cette option demande plus de planification et limite quelque peu la spontanéité, elle offre en contrepartie la possibilité de se concentrer pleinement sur les paysages sans la contrainte de la conduite et du stationnement.

Où séjourner pour optimiser votre itinéraire dans les Dolomites

Le choix des hébergements constitue un élément stratégique pour maximiser l’efficacité de votre itinéraire de trois jours. Plutôt que de changer d’hôtel chaque soir, j’ai opté pour deux bases distinctes : Cortina d’Ampezzo pour la première nuit, puis Val Gardena pour les deux suivantes.

Cortina d’Ampezzo offre un large éventail d’options d’hébergement, du palace historique à la pension familiale. L’Hôtel de la Poste, établissement emblématique au cœur de la ville, m’a particulièrement séduit par son élégance discrète et son atmosphère imprégnée d’histoire. Les chambres au mobilier traditionnel tyrolien, agrémentées de touches contemporaines, offrent un confort raffiné après une journée d’exploration.

Pour les nuits suivantes, la région de Val Gardena propose des établissements au charme authentique. À Selva di Val Gardena, j’ai découvert le Garni Raiser, une pension familiale où l’accueil chaleureux et personnalisé fait toute la différence. Le petit déjeuner, servi dans une salle panoramique donnant sur les montagnes, constitue déjà une expérience à part entière avec ses produits locaux minutieusement sélectionnés.

Les options d’hébergement atypiques pour une expérience inoubliable

Pour ceux qui recherchent une expérience encore plus immersive, les refuges de montagne représentent une alternative fascinante aux hébergements conventionnels. Ces établissements rustiques mais confortables, souvent accessibles uniquement à pied, offrent une proximité incomparable avec la nature et des couchers de soleil féeriques sur les sommets environnants.

Le refuge Locatelli (Dreizinnenhütte), situé face aux Tre Cime di Lavaredo, propose une expérience authentique à 2405 mètres d’altitude. Les chambres collectives ou privées, bien que simples, offrent l’essentiel du confort dans un cadre grandiose. Le dîner, servi dans la salle commune, devient un moment de partage avec d’autres passionnés de montagne venus du monde entier.

Dans un registre plus luxueux mais tout aussi atypique, certains chalets d’alpage traditionnels ont été transformés en hébergements exclusifs alliant authenticité et prestations haut de gamme. Sur l’Alpe di Siusi, j’ai eu l’occasion de visiter l’Adler Mountain Lodge, un écolodge design où les matériaux nobles comme le bois et la pierre s’harmonisent parfaitement avec le paysage environnant. Les suites individuelles avec terrasse privée offrent une immersion totale dans le paysage, avec une vue imprenable sur le Sassolungo.