L’impact environnemental du voyage spatial de Katy Perry soulève des questions sur son bilan carbone

L'impact environnemental du voyage spatial de Katy Perry soulève des questions sur son bilan carbone
Le monde des voyages extraordinaires franchit régulièrement de nouvelles frontières. Ce lundi après-midi, au Texas, nous avons assisté à l’un de ces moments qui marquent notre époque : la star planétaire Katy Perry s’est envolée vers les étoiles à bord d’une fusée Blue Origin, l’entreprise du magnat Jeff Bezos. Un périple de onze minutes qui soulève bien des questions dans notre société de plus en plus préoccupée par l’impact environnemental de nos actions. La chanteuse américaine s’est ainsi offert un ticket pour l’ultime destination – l’espace – accompagnée de cinq autres célébrités, dont l’épouse de Bezos. Depuis Corn Ranch, à l’ouest du Texas, la fusée New Shepard a décollé vers 15 heures, transportant son équipage de privilégiés à environ 100 kilomètres d’altitude, à cette frontière ténue entre notre atmosphère et l’immensité cosmique.

 

Données du voyage spatial Chiffres Équivalence
Durée du vol 11 minutes
Altitude atteinte 100 kilomètres Frontière de l’espace (ligne de Kármán)
Nombre de passagers 6 personnes Dont Katy Perry et l’épouse de Jeff Bezos
Numéro du vol 11ème vol habité Pour Blue Origin
Carburant utilisé 24 tonnes Hydrogène et oxygène liquide
Émissions CO2 totales 93 tonnes Pour l’ensemble du vol
Émissions CO2 par passager (estimation basse) 15,5 tonnes Équivalent à 1,5 an d’émissions d’un Français
Émissions CO2 par passager (estimation complète) 429 tonnes Équivalent à 43 ans d’émissions d’un Français

Le voyage spatial de Katy Perry : entre féminisme affiché et controverse écologique

L'impact environnemental du voyage spatial de Katy Perry soulève des questions sur son bilan carbone

Fin février, sur son compte Instagram, Perry avait partagé ses motivations profondes pour cette aventure extraordinaire. La chanteuse se disait “plus que jamais motivée pour être un exemple pour sa fille Daisy”, affirmant que “les femmes doivent occuper l’espace”. Un message féministe qui résonne. Mais cette noble intention suffit-elle à justifier l’empreinte carbone d’une telle escapade?

Une fois revenue sur Terre, après quelques instants d’apesanteur et une descente en douceur grâce à d’imposants parachutes, la star a confié son émerveillement : “Aller dans l’espace, c’était incroyable. […] Mais le plus important, ce n’est pas moi. C’est de créer de l’espace pour les prochaines femmes.” Voilà qui sonne juste dans notre époque où l’égalité des genres demeure un combat essentiel.

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Un discours féministe qui masque un bilan environnemental lourd

Cependant, l’argument féministe avancé par la chanteuse se heurte à une réalité moins glorieuse. Emmanuelle Rio, enseignante-chercheuse en physique à l’Université Paris-Saclay, rappelle avec justesse que “les femmes ont toute leur place dans la construction d’un monde qui ne court pas à sa perte. Et ce n’est pas parce que l’on est une femme que l’on a le droit de dégrader l’environnement.”

Cette déclaration va droit au cœur du paradoxe de notre époque : comment concilier nos aspirations individuelles avec la responsabilité collective face à l’urgence climatique? La réponse n’est pas simple, mais elle mérite que l’on s’y attarde.

L’impact environnemental du tourisme spatial : des chiffres qui donnent le vertige

L'impact environnemental du voyage spatial de Katy Perry soulève des questions sur son bilan carbone

Blue Origin, l’entreprise de Jeff Bezos, affirme œuvrer “pour le bien de la Terre”. La fusée utilisée n’émettrait pas directement de gaz à effet de serre, utilisant comme carburants de l’oxygène et de l’hydrogène liquide. Voilà qui semble écologique à première vue. Mais qu’en est-il réellement?

La production d’hydrogène constitue le véritable problème environnemental. “Il existe deux méthodes pour produire de l’hydrogène : soit en utilisant du pétrole, soit en utilisant de l’électricité”, explique Emmanuelle Rio. Aux États-Unis, où l’électricité provient majoritairement d’énergies fossiles, contrairement à la France qui s’appuie davantage sur le nucléaire, la production de ce gaz génère inévitablement du CO2 en amont du vol.

Un bilan carbone astronomique pour quelques minutes d’apesanteur

Les estimations réalisées par le site TreeHugger dédié au développement durable font frémir. Pour chaque lancement, la quantité de carburant nécessaire s’élèverait à 24 tonnes, générant l’émission de 93 tonnes de CO2. En répartissant ce total entre les six passagères présentes lors de ce vol, chacune porterait la responsabilité de 15,5 tonnes de CO2 – soit l’équivalent de ce qu’émet un Français en un an et demi.

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Plus alarmant encore, selon des travaux cités par Libération en 2021, si l’on prend en compte les émissions “directes” et “indirectes” de ces vols, le bilan grimpe à 429 tonnes de CO2 par passager. Une quantité astronomique qui correspond aux émissions d’un Français pendant… 43 ans!

Le tourisme spatial : un loisir réservé aux ultra-riches au coût environnemental disproportionné

Le voyage de Katy Perry s’inscrit dans une tendance plus large : l’émergence du tourisme spatial comme nouvelle forme de loisir pour les ultra-privilégiés. Blue Origin a désormais réalisé onze vols habités, transportant célébrités et milliardaires vers la frontière de l’espace.

“Ces vols spatiaux sont un accaparement des richesses par quelques-uns”, dénonce la physicienne Emmanuelle Rio. “Je ne parle pas d’argent, mais de richesse environnementale.” Une remarque pertinente qui souligne l’inégalité fondamentale face à la crise climatique : certains peuvent s’offrir le luxe de polluer massivement pour quelques minutes d’émerveillement, tandis que d’autres subissent déjà les conséquences du dérèglement climatique.

L’empreinte écologique totale : bien au-delà des émissions directes

L’impact environnemental du tourisme spatial ne se limite pas aux émissions directes. Il faut également considérer le coût écologique de la construction des fusées, des infrastructures terrestres, de la bétonisation des sites de lancement… Autant d’éléments “non-négligeables” selon Emmanuelle Rio.

Ces considérations élargissent encore le fossé entre le plaisir éphémère procuré par ces quelques minutes dans l’espace et les conséquences durables sur notre planète. Un luxe que notre Terre peut-elle vraiment se permettre à l’heure où chaque tonne de CO2 compte?

L’hydrogène comme carburant : solution verte ou écoblanchiment?

Le choix de l’hydrogène comme carburant pour la fusée New Shepard mérite qu’on s’y attarde. Blue Origin met en avant l’absence d’émissions directes de CO2 lors de la combustion, puisque la réaction entre l’hydrogène et l’oxygène produit principalement… de l’eau.

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Cette réalité technique indéniable masque cependant une vérité plus complexe. L’hydrogène n’existe pas à l’état naturel et doit être produit, généralement par des procédés énergivores. Aux États-Unis, cette production repose largement sur des énergies fossiles, ce qui déplace simplement le problème des émissions sans le résoudre.

Les défis de la production d’hydrogène “vert”

Pour qu’un carburant à base d’hydrogène soit véritablement écologique, il faudrait que sa production soit entièrement basée sur des énergies renouvelables – ce qu’on appelle l’hydrogène “vert”. Une perspective encore lointaine à l’échelle industrielle requise pour le tourisme spatial.

Dans notre quête d’aventures extraordinaires, sommes-nous prêts à faire face aux conséquences de nos choix? La fascination légitime pour l’espace ne devrait pas nous faire oublier notre responsabilité envers la seule planète habitable que nous connaissions.

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