Le lac d’Allos

Véritable phénomène géologique, le lac d’Allos trône majestueusement à 2 230 mètres d’altitude. Reconnu comme le plus grand lac naturel d’altitude d’Europe avec ses 60 hectares de superficie et 48 mètres de profondeur, ce joyau turquoise se niche dans un écrin sauvage de roches et de verdure alpine. L’accès s’effectue depuis le village d’Allos, puis par un sentier balisé nécessitant environ 1h30 de marche. Le panorama saisissant qui s’offre au randonneur compense largement l’effort fourni.

Lors de ma dernière excursion en juillet dernier, j’ai osé plonger dans ses eaux cristallines. La température, oscillant entre 12 et 15°C selon la période estivale, procure un choc thermique revigorant après l’ascension. Pour les moins téméraires, la contemplation du site depuis les berges constitue déjà une expérience mémorable. À noter que la pêche s’y pratique, sous réserve de détenir le permis approprié. Les truites fario peuplant le lac attirent les passionnés de cette activité.

Lac Nègre

Perché à 2 394 mètres d’altitude dans la haute vallée de la Gordolasque, le lac Nègre dévoile un charme insolite par sa couleur foncée contrastant avec le décor minéral environnant. Son nom provient justement de cette teinte particulière résultant de la nature du sol et de sa profondeur. Pour l’atteindre, comptez environ 3h30 de randonnée depuis le parking de la Gordolasque, un effort conséquent mais amplement récompensé.

La baignade y reste une aventure réservée aux plus courageux. En août dernier, j’ai frôlé l’hypothermie après cinq minutes d’immersion dans ses eaux rarement au-dessus de 10°C. Toutefois, le panorama spectaculaire sur les cimes avoisinantes, dont certaines culminent à plus de 3 000 mètres, justifie pleinement l’expédition. Les photographes apprécieront particulièrement la lumière matinale qui se reflète sur la surface du lac, créant des jeux d’ombre et de lumière fascinants.

Le lac de la Fous

Situé à proximité du célèbre col de la Bonette, le lac de la Fous séduit par son accessibilité relative comparée à ses homologues plus reculés. L’itinéraire depuis Saint-Étienne-de-Tinée propose une randonnée de difficulté moyenne, réalisable en famille avec des enfants habitués à la marche. Le dénivelé modéré et le sentier bien tracé permettent d’atteindre ce havre de paix en approximativement 2h30.

Son cadre bucolique, entouré de prairies alpines florissantes en été, invite à la contemplation et au pique-nique. La baignade s’y révèle moins intimidante que dans d’autres lacs du massif, la température pouvant atteindre 16-17°C lors des journées ensoleillées d’août. J’y ai passé une journée entière l’été dernier, alternant siestes sur l’herbe tendre et rafraîchissements aquatiques. Les passionnés d’ornithologie apprécieront également les nombreuses espèces d’oiseaux observables aux alentours.

Le lac des Adus

Dans la vallée de la Vésubie, le lac des Adus demeure relativement préservé du tourisme de masse. Cette tranquillité constitue son principal atout pour qui recherche communion avec la nature et authenticité. Niché dans un cirque rocheux impressionnant, ce lac de taille modeste offre un spectacle particulièrement saisissant au lever du soleil, lorsque les premiers rayons embrasent les sommets environnants.

L’itinéraire depuis Saint-Martin-Vésubie s’avère exigeant mais très gratifiant. Comptez environ 4 heures de marche avec un dénivelé significatif, ce qui limite naturellement la fréquentation du site. Pour ma part, j’y ai bivouaqué l’été dernier, expérience inoubliable ponctuée par un bain matinal dans une eau transparente mais vivifiante. La présence de bouquetins aux alentours ajoute une dimension sauvage à l’expérience.

Le lac des Garrets

Au cœur de la vallée de la Tinée, le lac des Garrets se distingue par son environnement particulièrement préservé et son panorama grandiose sur les sommets environnants. L’accès depuis le hameau de Roya nécessite une bonne condition physique et un équipement adapté, le sentier traversant des zones d’éboulis et quelques passages aériens. Cette difficulté relative garantit une fréquentation limitée, même en haute saison.

Les teintes émeraude de ses eaux contrastent magnifiquement avec la rudesse du paysage minéral alentour. Ma dernière visite en septembre m’a offert un spectacle saisissant : la luminosité automnale, les premières couleurs dorées de la végétation et le calme absolu du lieu. La baignade, quoique revigorante avec une eau rarement au-dessus de 12°C, procure une sensation de communion totale avec la nature alpine dans ce qu’elle a de plus authentique.

Le lac de Rabuons à 2405 mètres d’altitude

Parmi les plus élevés du massif, le lac de Rabuons culmine à 2405 mètres d’altitude et impose le respect par ses dimensions impressionnantes et son cadre grandiose. Alimenté par les eaux de fonte des névés environnants, ce lac aux reflets changeants selon la lumière se mérite : comptez environ 5 heures de randonnée depuis Saint-Étienne-de-Tinée pour atteindre ce joyau d’altitude.

La présence du refuge de Rabuons à proximité offre une option intéressante pour prolonger l’expérience sur place et profiter du site à différentes heures de la journée. J’y ai passé une nuit mémorable en juillet, me permettant d’observer le lac sous une lumière crépusculaire magique, puis dans les premiers rayons de l’aube. La baignade matinale reste gravée dans ma mémoire comme un moment d’exception, malgré une température de l’eau frôlant à peine les 9°C.

Le lac de Trecolpas

La vallée de la Roya recèle elle aussi des merveilles aquatiques, dont le lac de Trecolpas représente un exemple remarquable. Entouré de sommets dépassant 3000 mètres d’altitude, ce lac offre un panorama à 360° absolument époustouflant. L’accès depuis La Brigue ou Tende demande une journée complète de marche, mais le jeu en vaut indéniablement la chandelle.

L’environnement présente une diversité géologique fascinante, avec des formations rocheuses aux teintes variées qui se reflètent dans les eaux calmes du lac. Lors de mon passage en août dernier, j’ai été frappé par les contrastes saisissants entre les roches rougeâtres, les pelouses alpines d’un vert intense et le bleu profond du lac. La baignade s’y révèle particulièrement vivifiante, l’eau restant fraîche même au cœur de l’été.

Le lac de la Moutière

Au sein de la vallée de la Vésubie, le lac de la Moutière se distingue par son environnement verdoyant et accueillant. Contrairement à certains de ses homologues davantage minéraux, ce lac s’entoure de pelouses alpines formant un écrin de verdure particulièrement plaisant pour une halte prolongée. L’ascension depuis Saint-Martin-Vésubie, quoique soutenue, reste accessible aux randonneurs moyennement expérimentés.

J’y ai pique-niqué l’été dernier, confortablement installé sur l’herbe tendre qui borde le lac. La baignade s’y révèle moins intimidante que dans d’autres lacs plus élevés, la température pouvant atteindre des valeurs presque agréables (jusqu’à 18°C) en plein été. La richesse de la flore environnante mérite également l’attention, avec notamment de magnifiques tapis d’edelweiss et de gentianes selon la saison.

Le lac de Fenestre

La vallée de la Gordolasque abrite le lac de Fenestre, niché dans un cirque montagneux impressionnant dominé par des sommets dépassant 3000 mètres. Le contraste entre l’aspect minéral des crêtes déchiquetées et la douceur de l’eau crée une atmosphère particulièrement photogénique. L’accès depuis le parking de la Gordolasque nécessite environ 2h30 de marche sur un sentier bien balisé.

La proximité relative du refuge de Nice offre une option intéressante pour prolonger l’expérience. J’y ai savouré un repas montagnard réconfortant après une baignade rafraîchissante dans le lac. Les couchers de soleil y sont particulièrement spectaculaires, lorsque les derniers rayons embrasent les parois rocheuses qui se reflètent dans les eaux calmes du lac. Pour les amateurs de photographie, ce site offre des opportunités exceptionnelles quelles que soient les conditions météorologiques.